Salut à tous !
Ici sont relatées les cinq grandes guerres qui défigurèrent à jamais le Beleriand et menèrent à la destruction de nombre de fiers elfes et d’hommes valeureux dont les royaumes sont à jamais perdus…
La première bataille du Beleriand eu lieu en l’an 1497 de l’âge des arbres, celle-ci vit les orques affronter les Sindar qui seuls parmi les elfes peuplaient le Beleriand.
A l’époque, Morgoth venait juste de s’échapper de Valinor et il libéra les légions d’Angband qui avaient grandi en son absence et qui s’enfoncèrent dans les royaumes elfes tels un coin sanglant…
Or, il advint que les elfes furent pris au dépourvu et tandis que ceux de Menegroth, nouvellement armés par les nains des Montagnes Bleues tachaient tant bien que mal de repousser les orques, Cirdan et les elfes des Falas furent repoussés vers leurs cités côtières et de ce fait, coupés des forces de Thingol. Ce dernier fit donc appel aux elfes verts qui descendirent en nombre d’Ossiriand et aidèrent à repousser les sbires du Grand Nord.
Mais tandis que les rares survivants étaient massacrés par les nains au pied des Montagnes Bleues, les elfes payèrent chère leur victoire car nombre d’elfes verts à l’équipement trop léger étaient morts face aux orques lourdement armés et parmi eux se trouvait leur seigneur Denethor qui mourut en défendant la colline d’Amon Gereb… Thingol massacra par la suite les orques en grand nombre et put venir au secours des elfes du Falas ; et peu de survivants purent retrouver le chemin du Thangorodrim.
La deuxième bataille du Beleriand fut nommée Dagor-nuin-Giliath, "la Bataille sous les étoiles".
Ce fut la première à impliquer les Noldor à cette époque et elle pris place alors que se finissait juste la précédente ; Fëanor et ses fils débarquèrent avec les leurs et brulèrent les blanches nefs des Teleri dans le désert de Lammoth, et les flammes ainsi que la clameur qui monta à ce moment permirent aux espions de Morgoth de le prévenir et d’ainsi préparer ses armées face aux elfes nouvellement débarqués…
Celles-ci prirent ainsi les eldars par surprise dans la plaine de Mithrim alors que la lune n’était pas encore levée.
Dans le Silmarillion, il est dit :
"Les Noldor, moins nombreux et pris au dépourvu, remportèrent cependant une victoire rapide ; leurs yeux avaient conservé l’éclat de la lumière d’Aman, ils étaient encore forts et rapides, leur colère était mortelle et leurs épées grandes et terribles".
Les orques survivants tentèrent quant à eux de rejoindre les armées pillardes de Morgoth mais furent massacrés par Celegorm aux environs du Falas ; et si seules quelques miettes de ses armées purent revenir pour le prévenir, Morgoth exultait malgré tout car dans sa soif de vengeance, Fëanor poussait toujours de l’avant, voulant dénicher son ennemi au cœur même de sa forteresse…
Il advint donc qu’il se retrouva coupé de ses troupes tandis que l’arrière-garde des orques faisait volte-face et que des Balrogs jaillissaient d’ Angband pour acculer le seigneur Noldor.
Et tandis qu’il combattait, il fut de nombreuses fois percé par les lames et le feu des Balrogs et fut mis à terre par leur seigneur, Gothmog. Ses fils vinrent alors à son secours et purent empêcher que son corps fut emporté à Angband.
Il mourut par la suite dans la plaine de l’Ered Wethrin et après avoir fait jurer vengeance à ses sept fils, l’esprit de feu qui était en lui consuma son corps et parti pour les halls de Mandos…
La troisième bataille du Beleriand fut nommée Dagor Aglareb, "la bataille glorieuse".
En ce temps, les elfes voyageaient en toute quiétude et Morgoth voulu tester leurs forces en faisant vomir de nombreuses légions tandis que le sol tremblait et se fissurait devant la puissance libérée par le Thangorodrim.
Soixante ans après la venue du soleil, il fit donc franchir par ses armées le Sirion à l’est et les contreforts des Montagnes Bleues à l’ouest.
Mais Fingolfin et Maedhros étaient vigilants. Les deux armées elfiques écrasèrent les Orques d'Angband qui s'étaient dispersés en petits groupes pour dévaster le Beleriand.
Dagor Aglareb fut une grande victoire pour les Noldor ainsi qu'un avertissement. Ils rapprochèrent et renforcèrent leurs garnison et camps, et commencèrent le siège d'Angband, qui dura plus de 400 ans.
La quatrième bataille du Beleriand fut terrible pour les elfes car il advint qu’en plein hiver de l’an 455 du premier âge, des torrents de flammes jaillirent du Thangorodrim et dévastèrent la plaine d’Ard-Galen en tuant de nombreux elfes par surprise en pleine nuit parmi lesquels de nombreux cavaliers dont les os calcinés recouvrirent l’endroit désormais renommé Anfauglith, La poussière d’agonie…
Ainsi débuta Dagor Bragollach, "la bataille de la flamme subite", et au devant des flammes s’avança Glaurung le Doré, père des dragons, accompagné par les Balrogs et des légions innombrables d’orques tels des marées noires s’abattant sur le Dorthonion et l’Ered Wethrin, brisant ainsi le siège d’Angband.
Ils balayèrent les forteresses des Noldor et de leurs alliés Sindar et humains et dès lors, les attaques et les raids contre les ennemis de Morgoth ne faiblirent pas avant la venue du printemps.
C’est ainsi que les elfes verts furent éparpillés et s’enfuirent ou rejoignirent Menegroth, tandis que les hommes accompagnaient les Noldor vers la retraite sure de leurs places fortes ou s’en retournaient pour défendre les leurs face aux pillards et autres bandes guerrières…
Dans cet assaut, Angrod et Aegnor furent tués tandis que Finrod pu s’échapper uniquement par le sacrifice des hommes de Barahir. Fingolfin et Fingon durent battre en retraite avec de lourdes pertes vers le fort d’Hitlum tandis que les fils de Fëanor subissaient des attaques d’une intensité telle qu’il durent refluer loin au sud avant de pouvoir sécuriser les cols d’Himring et d’Amon Ereb et ainsi stopper les orques avant qu’ils n’atteignent l’Ossiriand.
Voyant la situation des armées elfes, le haut-roi Fingolfin crut voir arriver la ruine de tous et, possédé par une rage folle, il enfourcha son cheval pour partir au triple galop vers Angband en éliminant tous ses ennemis sur son passage, et tous s’enfuyaient à sa vue car on dit que ses yeux pleins de rage brillaient alors du même éclat que ceux des Valar et nombreux furent ceux à croire qu’Oromë en personne traversait l’Anfauglith…
Il vint et fit résonner sa trompe face au portes du Thangorodrim, les martelant et défiant Morgoth de venir le combattre.
Et ce dernier avança, pareil à une grande tour noire en armure…Sept fois il leva Grond, le marteau des enfers et sept fois Fingolfin l’évita pour lui planter son épée scintillante dans les chairs. Mais il fut finalement mis à terre par trois fois avant de trancher dans un dernier effort le pied de son rival d’où un acide noir jaillit pour remplir les trous creusés par Grond. Et ainsi périt le haut-roi des elfes et le plus aimé de tous les Noldor…
Mais son corps fut sauvé par Thorondor, le roi des aigles géants qui infligea par la-même des balafres profondes au visage du seigneur noir.
La cinquième et dernière des batailles du Beleriand fut la plus terrible et la plus cruelle de toutes et fut nommée Nirnaeth Arnoediad, "les larmes innombrables".
Car il vint un moment ou Maedhros, fils ainé de Fëanor reprit espoir en entendant parler des exploits de Beren et Luthien et entreprit de rassembler une coalition pour prendre d’assaut le Thangorodrim.
Les fils de Fëanor prirent donc les armes, ainsi que la maison de Fingon ; de Nargothrond, peu vinrent sauf une compagnie menée par le prince Gwindor car son peuple préférait combattre avec ruse et secret…
De Menegroth ne vinrent que Beleg et Mablung car Thingol vouait une haine farouche et réciproque aux fils de Fëanor et ceux-ci rallièrent la bannière de Fingon.
Les Naugrims joignirent également la coalition et tandis que les armes naines venaient approvisionner les arsenaux, les forteresses de Nogrod et Belegost préparaient leurs troupes pour les combats à venir.
Les maisons des Edains répondirent également à l’appel des armes et ils firent venir nombres d’autres hommes de l’Est.
De Gondolin, aucun message ne parvint mais Turgon ne restait pas inactif pour autant…
Après avoir libéré les terres menant à l’Anfauglith, Maedhros décida d’attaquer le Thangorodrim par l’est et l’ouest en un mouvement de tenailles afin d’attirer toutes les troupes de l’ennemi.
C’est ainsi qu’à l’aube d’un jour d’été, les trompettes des Elfes, des Hommes et des Nains retentirent et nombres de bannières flamboyantes furent levées pour saluer le jour…
Mais tandis que les troupes de Fingon s’apprêtaient, Maedhros et les siens furent ralentis par la perfidie de certains des hommes de l’Est qui étaient en fait à la solde de Morgoth
Et, tandis que l’ombre d’un doute planait sur son esprit, Fingon vit alors l’impensable… Car voila que s’avançait une armée forte de dix milles elfes aux armures étincelantes et aux forêts de lances que personne n’attendait ; car c’était l’armée de Gondolin et personne n’avait pu trouver Turgon auparavant.
Il advint que ce dernier avait brisé l’isolement de sa cité pour assister ses frères et un nouvel espoir déborda du cœur de Fingon à la vue de son frère.
"Utulie’n aurë ! Aiya Eldalië ar Atanatari utulie’n aurë ! Le jour est venu ! Voyez, peuples des elfes, pères des humains, le jour est venu !"
Et tous ceux qui entendirent sa grande voix résonner sur les collines s’écrièrent en réponse : Auta i lomë ! La nuit va finir !
Le Silmarillion, p.251
C’est alors qu’une troupe d’orques tout de noir vêtus traversa l’Anfauglith en tant qu’ambassade avec la mission d’attirer les troupes de Fingon…
Ils amenèrent avec eux un elfe, Gelmir de Nargothrond et lui coupèrent les mains et les pieds, puis en dernier la tête afin de les provoquer.
Hélas, parmi les premiers rangs se trouvait Gwindor, son frère et celui-ci fut pris d’une rage inextinguible en voyant la mort de ce dernier et chargea sur son cheval, suivi de beaucoup d’autres qui massacrèrent la délégation orque pour ensuite continuer leur charge vers le cœur de l’armée.
Tous les Noldor s’enflammèrent alors et leur haut-roi, Fingon, enfila son heaume blanc avant de lancer l’assaut général…
La fureur de leur charge fut telle que le flanc sud des troupes de Morgoth fut balayée avant même d’avoir pu recevoir des renforts et celui-ci craignit un moment que tout son plan fut déjoué car voici que les troupes de Fingon arrivaient maintenant devant les portes d’Angband. Tous ceux de Nargothrond s’enfoncèrent dans la brèche et s’en prirent aux gardiens des escaliers du Thangorodrim alors même que Morgoth frémissait sur son trône en entendant leurs coups… Mais tous furent massacrés sauf Gwindor qui seul fut capturé vivant.
Au quatrième jour commencèrent alors les Nirnaeth Arnoediad, les larmes innombrables dont aucun récit n’a jamais pu retranscrire les souffrances.
Alors que les troupes de Fingon se repliaient, Haldir, roi du peuple des Haladins fut tué et nombreux furent ceux des siens qui moururent avec lui. Au cinquième jour, l’armée d’Hitlum fut encerclée et les troupes de Turgon vinrent alors à leur secours et grande fut la joie lors de la rencontre entre Fingon et son frère.
Peu de temps après, retentirent enfin les trompes des fils de Fëanor qui vinrent frapper l’arrière des lignes ennemies et les mirent en déroute…
Mais, tandis que les orques refluaient vers la sureté du Thangorodrim pour échapper aux épées des Noldor, Morgoth lança ses dernières forces dans la bataille et ceux-ci étaient les plus terribles de tous car aux côtés des meutes de loups hurlantes et des chevaucheurs de loups s’avancèrent les Balrogs avec Gothmog à leur tête et nombre de dragons suivirent la piste sanglante tracée par Glaurung, le père de leur race…
Mais le rapport de force ne s’inversa vraiment qu’au moment ou la plupart des orientaux trahirent leur allégeance envers les elfes pour fuir les combats ou se retourner contre leurs anciens alliés et les poignarder dans le dos.
Il advint donc que les orientaux menés par Uldor le maudit tentèrent d’atteindre Maedhros mais ne virent jamais leurs efforts récompensés et furent passé au fil de l’épée par les Noldor et les quelques maisons de l’est restées fidèles envers les elfes.
Mais le mal était fait et les fils de Fëanor qui étaient tous blessés décidèrent de sonner la retraire pour fuir avec les restes de leurs armées ainsi que des nains vers le mont Dolmed…
Le flanc oriental des peuples libres n’était désormais plus tenu que par les nains de Belegost et ils y gagnèrent honneurs et grand renom car ils avaient l’habitude des hautes chaleurs et partaient à la guerre avec des masques intégraux qui en plus d’effrayer leurs ennemis les protégeaient du feu des dragons.
Ils sauvèrent ainsi les Noldor de l’annihilation totale et entourèrent Glaurung pour le larder de nombreux coups de haches que son armure ne pouvait pas arrêter ; ce dernier fit alors voler le roi Azaghâl dans les airs d’un revers de sa queue puissante avant de s’apprêter à l’écraser…mais le seigneur Naugrim lui planta son couteau dans le ventre alors même que toute vie le quittait et cette blessure fut telle que Glaurung et sa progéniture quittèrent le champ de bataille.
Les Naugrim emmenèrent alors le corps de leur roi et il n’y eu personne pour oser les retenir alors qu’ils quittaient les combats d’un pas lent et lourd tout en psalmodiant des chants funèbres de leur pays…
A l’ouest, les choses prirent également une tournure dramatique alors que Gothmog et les siens s’enfonçaient comme un coin dans les forces elfes vers le haut-roi Fingon. Face à des forces trois fois supérieures en nombre, les elfes furent repoussés de toute parts tandis que l’armée de Gondolin et la maison d’Hador menée par Húrin et Huor étaient acculés vers les marais de Fenech.
Gothmog se tourna alors vers Fingon et ses gardes qu’il élimina jusqu’au dernier ; alors commença un dur combat entre le haut-roi et le maréchal des armées du grand nord mais finalement, un balrog contourna Fingon pour le blesser d’un coup de fouet enflammé et Gothmog fendit son heaume d’un coup de sa hache noire et il en jaillit alors une vive lumière blanche tandis que s’éteignait le seigneur des Noldor. Son corps fut écrasé dans la boue et sa bannière bleu et argent souillée par le mélange formé par la terre et son sang…
Il ne restait donc au final que l’armée de Turgon et les survivants de la maison d’Hador pour se tenir face aux orques. C’est alors que Húrin et Huor pressèrent le nouveau haut-roi des Noldor de s’enfuirent, et, tandis que Echtelion et Glorfindel tenaient les flancs de l’armée en retraite et des bribes des troupes de Fingon, les frères humains se sacrifièrent avec les leurs pour assurer la survie des Gondolindrim.
Mais il advint que Huor mourut d’une flèche empoisonnée dans l’œil et au final, il ne resta plus que Húrin …
Il saisit alors sa hache à deux mains et s’écria: "Aurë,entuluyva ! Le jour reviendra !"
Septante fois il poussa ce cri et à chaque fois, son sang se tacha du sang des trolls qui constituaient la garde rapprochée de Gothmog. Mais au final, il fut capturé vivant sur ordre de Morgoth et on n’entendu plus jamais parler de lui avant des décennies…
Ainsi prirent fin les Nirnaeth Arnoediad sur un triomphe éclatant de Morgoth alors que le soleil se couchait sur la plaine de l’Anfauglith…
Là-bas, tous les cadavres et les armes de ses ennemis furent empilés en une énorme colline au milieu de la plaine et laissés à pourrir ; Haudh-en-Ndengin fut elle nommée, le mont des morts ; et Haudh-en-Nirnaeth, la colline des larmes et ce fut le seul endroit ou la verdure poussa au milieu de ce désert de cendres…
Voila, ici prend fin mon récit de ses jours noirs…