Ici seront fait état des faits glorieux de la cité du Narog, de sa création, à sa fin infamante...
Avant l’arrivée des elfes
Longtemps avant la venue des Noldor qui suivirent Fëanor, et même avant celle des Sindar d’Elu Thingol, un peuple prospéra sous les monts du Beleriand. Une branche de la race naine au physique encore plus trapu qui semblait avoir été exclu de la maison de ses ancêtres suite à quelque mal commis…
C’étaient les petits-nains, qui sous le roc surplombant le cours du Narog creusèrent Nulukkhizdīn, laquelle resta peuplée longtemps alors que seule la lune brillait sous le ciel.
Mais il advint qu’elle se dépeupla, car les petits-nains étaient sur le déclin et furent longtemps chassés tel du gibier par les elfes de Menegroth, jusqu’à ce que ces derniers ne finissent par les reconnaitre comme étant de la race des nains et ne les laissent en paix…
Nulukkhizdïn finit donc par être abandonnée et plus aucun petit-nain n’y remit jamais les pieds avant longtemps…
Les elfes et l’arrivée de Finrod
Tel qu’il est dit dans la légende, les Noldor firent la guerre au Valar déchu du nord et firent leurs demeures en Beleriand. Parmi ceux-ci vint un seigneur nommé Finrod, fils de Finarfin, qui s’installa pour un temps sur l’île de Tol Sirion avec les siens…
Or, il advint que trente ans après que le soleil se fut levé pour la première fois, Turgon, fils de Fingolfin vint quérir son ami Finrod et qu’ils descendirent ensemble le fleuve qui les mena sur les rives du lac du crépuscule ou ils firent leur bivouac pour la nuit.
Et ce fut cette nuit que choisit Ulmo pour remonter le fleuve et plonger les deux seigneurs dans un sommeil troublé par des rêves qui semèrent le malaise parmi eux… Au matin, quand ils se levèrent, ils ne parlèrent point de leurs visions, croyant chacun que le seigneur des eaux s’était adressé à un seul d’entre eux.
Et tandis que Turgon rejoignit la cité de Nevrast, ou il se résolut bien des années plus tard à édifier une cité caché qu’il nommerait Gondolin ; Finrod quant à lui confia ses craintes au seigneur Thingol de Menegroth, car il craignait à présent que Morgoth n’arrive à briser le siège de sa forteresse et ne viennent pour débusquer les elfes et détruire leurs places fortes une par une…
Thingol lui parla alors des nombreuses cavernes qui existaient sur la rive ouest du Narog et fit mander des guides pour lui montrer ces rives escarpées encore inconnues par la plupart du Beleriand…
Finrod résolut d’y faire sa forteresse et la nouvelle cité de son peuple ; pendant près d’un siècle, les artisans nains épaulés par les fiers constructeurs nains des montagnes bleues creusèrent terasses, salles de banquet, arsenaux et autres lieux de grand ravissement pour chercher à égaler la magnificence de Menegroth aux Milles Cavernes…
A la fin des travaux, Finrod récompensa gracieusement les nains en gemmes de Valinor et perles des Falas ; et ceux-ci forgèrent également pour lui le Nauglamir, le Collier des Nains, forgé dans l’or le plus pur et enchâssé avec les gemmes les plus fines de l’immense trésor de Finrod Felagund, « Celui qui creuse les cavernes » comme l’appelaient à présent les Naugrim en signe de déférence.
La fin de Felagund
En un temps, des événements majeurs narrés dans « Le Lai de Luthien » eurent lieu, auxquels le roi de Nargothrond pris part ; car en cette cité secrète vint Beren, un fils des hommes, descendant de Barahir dont il portait l’anneau, ce dernier ayant été offert à Barahir suite au sacrifice de ses hommes qui permet de sauver le seigneur Finrod au cours de la « Bataille de la Flamme Subite » qui brisa le siège d’Angband…
Suite à une confrontation verbale intense au pied du trône entre le suzerain et deux des fils de Fëanor, Celegorm et Curufin, Finrod résolut d’abdiquer en faveur de son frère Orodreth et suivit Beren avec quelques elfes dans sa tentative d’atteindre le trône de Morgoth…
Si au final, Beren arriva à son but, Finrod n’eu pas autant de chance… Leur compagnie fut capturée et ramenée à Minas Tirith, tour de garde construite par Finrod Felagund pour surveiller la passe du Sirion et plus tard prise par Sauron le Noir pour être renommée Tol-in-gauroth, l’île aux loups-garous…
Là-bas, Finrod s’opposa au cours d’un duel de chants de pouvoir au plus terrible lieutenant de Morgoth, mais finit par être défait et jeté avec toute sa compagnie dans les geôles du seigneur des loups-garous ou chaque heure, une des abominations vivant sur l’île venait dévorer un des compagnons pour finalement ne laisser que Beren et Finrod en vie…
Mais alors que venait l’heure de choisir une nouvelle victime, Finrod se sacrifia et tua à main nues le lycanthrope qui tentait d’assaillir Beren... Ainsi périt le seigneur creuseur de cavernes, Finrod le Loyal, la vie s’échappant des nombreuses blessures reçues au cours du combat qui permit à son ami de poursuivre sa quête…
L’avènement du Mormegil
Comme il est relaté dans le récit des Nirnaeth Arnoediad, Hurin de Dor-Lomin fut le dernier à se battre et fut capturé pour être enchainé au sommet du Thangorodrim… il advint également que Morgoth le maudit lui et toute sa lignée, appelant la ruine et le malheur sur eux.
En un temps, vint Turin, fils de Hurin ; nombreux furent ses faits d’armes, aussi bien glorieux qu’infâmes qui l’amenèrent à être traqué par les soldats du Noir Valar, après bien des péripéties pour la plupart malheureuses qui ne seront pas développées ici, il fit la connaissance de Gwindor, un seigneur de Nargothrond qui s’était échappé des geôles de Morgoth…
Ce dernier le prit en affection et l’emmena avec lui en la cité cachée au creux du Narog, ou celui-ci fut accueilli avec respect et joie pour sa ressemblance frappante avec les Eldar et son port altier.
Longtemps il combattit pour le compte du seigneur Orodreth, finissant par devenir son principal conseiller en matière militaire ; c’est ainsi qu’il ordonna la construction d’un puissant pont au-dessus du Narog pour permettre aux armées de Nargothrond d’être mobilisées en masse pour mener la guerre que souhait faire Turin à Morgoth, coupant avec les méthodes de guérilla autrefois utilisées par les elfes de la cité…
Mais cela finit par sceller le destin de la cité, car en un temps, le seigneur Ulmo manda des messagers, pour enjoindre au seigneur de la cité de « jeter dans les eaux les pierres de son orgueil », faisant référence au pont enjambant le Narog. Cependant, Turin était devenu imbu de lui-même et congédia les messagers pour réfléchir aux nombreux rapports faisant état de fortes concentrations d’orcs aux frontières du royaume…
La chute de Nargothrond
Après de nombreuses années de guerre ouvertes aux forces du seigneur sombre, les elfes de Nargothrond avaient finit par dévoiler leur présence à leurs ennemis…
Et c’est ainsi que des éclaireurs revinrent un jour à bout de souffle à la cité pour annoncer la venue d’une puissante armée d’orcs, menée par Glaurung, le père des dragons en personne.
Ayant à présent la main mise sur la politique militaire de la cité, Turin choisit de mener une bataille rangée dans la plaine plutôt que de s’enfermer à l’intérieur des murs pour résister et protéger leurs familles…
Mais, si pour un temps, la bataille sembla tourner en faveur des elfes, la venue de Glaurung acheva tous leurs espoirs… Orodreth mourut en première ligne… Gwindor fut mortellement blessé et emmené à l’écart du champ de bataille par Turin, maudissant ce dernier pour avoir amené la ruine induite par sa malédiction sur la cité.
Alors que son armée finissait de se faire massacrer, Turin revint en Nargothrond, pour n’y trouver que ruines, sang et désolations… Car le pont qu’il avait fait édifier avait montré le plein potentiel du malheur qu’il pouvait apporter, permettant à Glaurung de détruire les portes de la ville et aux orcs de piller et massacrer les innocents restés dans l’attente du retour de l’armée…
Ainsi finit la gloire de Nargothrond, autrefois forteresse inexpugnable des Noldor, maintenant lieu de malheur ou le père des dragons fit son antre, rassemblant les richesses de FInrod Felagund et de son peuple pour y sommeiller de nombreuses années…
Ici s’achève mon récit sur ces temps de désespoir…